31 janvier 2023

Des attachements moindres : quand des espaces psychiatriques mettent en oeuvre des affinités

Lors de cette séance, Ariane d'Hoop, chercheure associée au CESIR,  présentera son livre The Slightest Attachment: When Psychiatric Spaces Enact Affinities. Sorti en janvier 2023 (1ere édition. Transcript Verlag : Bielefeld, London) et issu de sa thèse, on pourrait le traduire par “Des attachements moindres: Quand des espaces psychiatriques mettent en œuvre des affinités”.
 

? Université Saint-Louis - Bruxelles (Local P61)

QUAND ? 14 mars 2023 (10 am - 12 am)

INSCRIPTIONS ? Cliquez sur le lien du formulaire

Les bâtiments psychiatriques ont connu d'importants changements au cours des cinquante dernières années. Si l'architecture disciplinaire de grands hôpitaux a longtemps prévalu en psychiatrie, aujourd'hui de nombreuses équipes soignantes travaillent dans des maisons plus petites, inscrites dans la cité, dans le sillage d'une profonde remise en question de ce que pourrait être une institution de soins. Ce livre nous emmène dans l'un de ces lieux, un centre psychiatrique de jour pour adolescent·e·s à Bruxelles, inspiré du modèle de la communauté thérapeutique.

Cette ethnographie examine de près son bâtiment et ses aménagements intérieurs, et questionne comment ces espaces contribuent à la pratique de soins. Elle décrit comment la matérialité des espaces génère des appréciations chez les adolescent·e·s à travers leurs interactions dans la vie quotidienne. De cette manière, le livre élargit notre idée de ce qu'est un ‘attachement’. Qu'il s'agisse d'un coin où l'on peut se retirer, d'une cuisine qui invite à s'attarder autour de l'odeur du repas, ou d'œuvres d'art exposées qui piquent la curiosité, les soignant·e·s tentent de susciter les plus petites affinités en maniant l'environnement matériel. Au fil du temps, certains de ces penchants personnels suscitent des intérêts au sein du groupe, entraînant de nouvelles activités et des réaménagements spatiaux.

Ce livre montre comment, dans un domaine de plus en plus dominé par l'efficacité et la gestion individuelle, le fait de travailler avec des attachements par le biais d'un bâtiment et de ses objets engendre une forme de soins réactive : lorsque l'attention des soignant·e·s à des occurrences contingentes donne place à ce qui touche les adolescent·e·s, à ce qui compte pour eux·elles. The Slightest Attachment nous rend plus aptes à reconnaître cette dynamique subtile entre les soins, les choses et les espaces, et offre un aperçu du potentiel de séduction des bâtiments pour des réponses personnelles et collectives dans ces institutions.