30 mars 2020

Article d'Abraham Franssen - "Chili : l’insurrection venue"

De retour d’un nouveau séjour au Chili, 25 ans après y avoir vécu les débuts de la transition vers la démocratie, Abraham Franssen, sociologue, professeur à l’Université Saint-Louis - Bruxelles, offre au Centre tricontinental (Cetri) cet article, à la fois reportage et analyse de l’insurrection sociale de ces derniers mois. Focus sur les ressorts, le profil, les aspirations et les limites des dynamiques contestataires en cours, face à une élite prête à lâcher du lest... pour garder ses privilèges.

El estallido, la déflagration, l’explosion, le réveil de la société chilienne depuis le 18 octobre 2019, la révolte multiforme, l’insurrection venue suscite autant d’espoirs chez les uns que de craintes chez les autres, et parfois à la fois espoirs et craintes, alegria y susto, convictions et perplexités. La mobilisation restaure la fierté des vaincus de 1973 et l’enthousiasme des déçus d’une transition démocratique qui depuis 30 ans n’a guère modifié les fondamentaux néolibéraux d’une société réticulée par le marché, ayant privatisé et marchandisé les biens communs que sont l’éducation, la santé, les pensions, les ressources naturelles. Les premiers y voient la réalisation de la prophétie de Salvador Allende : « se abrirán las grandes alamedas », tandis que les seconds ont l’espérance que le laboratoire chilien, de berceau du néolibéralisme, en devienne le tombeau. (...) Article complet ici.